Georges ROCHER : Soldat du 282ème régiment d’infanterie

Georges ROCHER est né le 24 mars 1883 à Béon dans l’Yonne. Fils de vigneron, il exerce la profession de cultivateur et se marie le 7 mars 1908 à La Celle-st-Cyr avec Emilienne RENAUD née le 16 novembre 1883 à La Celle-st-Cyr.

De cette union naîtra un seul enfant le 5 janvier 1909, une petite fille prénommée Raymonde.

Devant faire ses classes en 1903 il est ajourné une première fois en 1904 puis une seconde fois en 1905 pour cause de faiblesse physique.
Mais en 1906 son état est jugé suffisamment bon pour qu’il puisse rejoindre le 89ème régiment d’infanterie le 7 octobre.
Il passe dans la disponibilité de l’armée active le 12 juillet 1907, dans la réserve active le 1er octobre 1907, dans l’armée territoriale le 1er octobre 1917, dans la réserve de l’armée territoriale le 1er octobre 1924 et libéré définitivement le 1er octobre 1932.

Lorsque l’ordre de mobilisation est donné, il a 31 ans, marié depuis 6 ans et père d’une petite fille de 5 ans et demi.

L’agriculture en 1914 – août

Moyennement chaud, humide. Vents dominants du N.-E et S.-O. La température basse de fin juillet, se relève dès les premiers jours, s’abaisse les 6, 7 et 8. Hausse sensible du 9 au 14. A partir du 15, la température redescend et va avoisiner plus ou moins la normale . Dans la nuit du 12 au 13, tempête qui déracine des arbres et abat es fruits. Fortes chutes d’eau les 15, 16 et 17.

Dès les premiers jours d’août, des volontaires levés parmi les hommes non mobilisés de 16 à 60 ans, aidèrent nos cultivateurs ou du moins leurs femmes et leurs enfants, à faire la moisson.

Livre Montbéliard p.71

1er août : L’Ordre de Mobilisation Générale

« Une foule anxieuse, ayant mal dormi, se pressait samedi 1er août, à l’arrivée du train de Besançon. en un clin d’oeil, les journées du chef-lieu couvrent la cour de la gare d’un essaim de papillon blancs.

L’état de guerre est proclamé en Allemagne.
La Russie mobilise.
La Suisse, la Belgique, la Hollande mobilisent…

Et cette nouvelle qui produit une stupeur : Jaurès la veille au soir, assassiné dans un restaurant de la rue du Croissant. On se rend compte de la gravité à cette heure de cet attentat exécrable qui peut entrainer une catastrophe.

Dans la ville fiévreuse où presque tout travail est abandonné, la population qui ne peut rester chez elle se répand par les rues et sur les places.

Vers 16h15, des automobiles transportant des gendarmes débouchèrent de la rue d’Héricourt, à toute allure.
– c’est l’ordre de mobilisation générale. Nous allons dans les communes. Les plis destinés à Montbéliard vous seront remis par une auto qui vient derrière nous.

Quelques instants plus tard, en effet, une nouvelle voiture s’arrêta devant l’hôtel de ville. Un gendarme en descendit, remit à la mairie un paquet comprenant entre autres pièces les affiches de mobilisation, les instructions concernant la mobilisation, la réquisition et la police des étrangers, enfin un tableau de concordance des jours de la période de mobilisation avec les dates du calendrier.

Le secrétaire compta les affiches, en donna reçu au gendarme, puis, devant celui-ci, comme l’exige la loi, il compléta chaque affiche…

Le premier jour de la mobilisation est le Dimanche deux août 1914. Le second jour est le Lundi trois août, etc.

Les citoyens qui connaissent la grave nouvelle, échangent dans le calme leurs impressions.
– On ira on est prêt.
– Si ça continuait, ils deviendraient nos maîtres sans un coup de fusil
– S’ils veulent se battre on les recevra proprement

Tout le monde est bien pénétré de cette idée que la France a tout fait pour éviter la guerre ; on connaît la volonté de paix du gouvernement.

Aussi, aucun mot de récrimination, aucune plainte, aucune surprise.
D’avance on accepte tous les sacrifices ; on a la résolution virile d’en finir une fois pour toutes avec le cauchemar allemand.

L’ordre de mobilisation apporte un soulagement. Les yeux brillent, la confiance et l’espoir rayonnent sur les visages dont les traits se détendent.

A 16h45 on placardait aux murs cet avis du maire de Montbéliard, qui était publié aussi à son de caisse, dans tous les quartiers de la ville :

ORDRE DE MOBILISATION GENERALE

Le maire de Montbéliard porte à la connaissance des citoyens que la mobilisation générale est ordonnée. Il leur rappelle que l’ordre de mobilisation leur impose des devoirs auxquels leur patriotisme comme leur intérêt leur commande de se soumettre immédiatement.
Il invite les réservistes et territoriaux à se tenir prêts à partir mais à ne se mettre en route qu’après avoir pris connaissance des affiches de mobilisation que la gendarmerie doit faire placarder dans la commune.
Le premier jour de la mobilisation est le dimanche deux août 1914

Hôtel de Ville, premier août 1914, 4h30 du soir,
le maire, Gustav ULMAN »

livre Montbéliard, p.12-13-14-15