8 août 1914 : Prise de Mulhouse

« La prise de Mulhouse le 8 août 1914 fut connue à Montbéliard le lendemain.
La banque de Mulhouse, place St-Martin, arbora à ses fenêtres les couleurs de l’Alsace.

Il y eut en ville une grande flamme d’enthousiasme. Quarante-quatre ans s’effaçaient ; nos désastres de 1870-71, nos humiliations ultérieures, tout cela était oublié. Et pourtant Strasbourg et Metz, au loin, apparaissaient formidables. Il n’importe. C’était le commencement de la revanche, une revanche qu’en nous mettant l’épée aux reins, l’ennemi nous forçait lui-même à prendre.

Un immense espoir dilatait les cœurs, accroissait le courage des citoyens qui, n’étend pas aux armées, coopéraient à la défense nationale. »

Livre Montbéliard p.43

8 août : Mesures contre l’espionnage, suite.

« Le 8 août, les prescriptions devinrent encore plus sévères. Toute circulation routière de18h à 6h fut interdite aux automobiles et autres véhicules, même aux voitures postales et à celles appartenant aux services publics.

La même interdiction était faite aux piétons. Seul, le personnel militaire eut l’accès des routes la nuit en justifiant de sa qualité et d’une mission de service.

Ici se place un incident qui montre les difficultés et les ennuis que les entraves apportées à la circulation causèrent à la municipalité. Presque tous les médecins ayant été mobilisés, les malades de communes voisines se trouvèrent, au commencement d’août, privés de soins médicaux. La préfecture demanda à l’administration communale si elle en pourrait pas mettre à la disposition de ces communes quelques docteurs dégagés de toutes obligations militaires. Messieurs les docteurs Tuefferd père et Jules Vesseaux s’empressèrent, par dévouement, d’accepter ce nouveau service mais ils furent bientôt dans l’impossibilité de le continuer, l’autorité militaire exigeant une carte de circulation spéciale pour leurs voitures. »

Livre Montbéliard p.178.179