12 janvier 1915

L’ordre général n°90 du 11 janvier 16 heures ne proscrit aucun mouvement pour le 282ème qui occupe la ligne, de l’Aisne au bois de la croupe 138 jusqu’au ravin nord de la Montagne Neuve Ferme.

Le 5ème Bataillon est à gauche à VauxrotCuffies (de la gauche à la droite 20ème – 17ème – 20ème – 7ème Compagnie du 124ème Territorial en seconde ligne – 18ème et sur la pente S-O de la croupe 138 une section de mitrailleuses) à droite le 6ème Bataillon sur le plateau 138 jusqu’au ravin nord de la Montagne Neuve Ferme dans l’ordre 22ème – 23ème – 6ème Compagnie du 124ème Territorial – 24ème ; en réserve à la carrière la 21ème à gauche de la 22ème une section de mitrailleuses , avec un canon de 37 mm. A la droite une section de mitrailleuses Hotchkiss et à la droite du régiment des fractions du 276ème.

L’action commence à 11 heures par une fusillade dirigée sur notre droite (24ème Compagnie) venant du N et NE. Un ordre prescrivait à 3 escouades disponibles de la 24ème de renforcer la ligne à droite des mitrailleuses Hotchkiss, mais le recul des sections du 276ème sur la lisière du bois et face à l’Est a obligé de modifier cet ordre et les 3 escouades ont été placées à l’Est de la grotte. Le mouvement de retraite du 276ème s’accentuant, notre droite est découvertes et 2 sections de la Compagnie de réserve (21ème) sont placées à la lisière du bois face à la route de Terny.

Vers 12 heures une Compagnie allemande et une mitrailleuse s’est avancée sur la route de Terny et fait face à la lisière du bois. En même temps une troupe de plus d’une compagnie s’avance sur plusieurs lignes de tirailleurs dans la zone comprise entre cette route et le bois de la Montagne Neuve et une 3ème Compagnie à la même hauteur et en longeant la route.

Les défenseurs du bois sont soumis aux feux d’infanterie et de mitrailleuses et aux tirs de l’artillerie 77mm et 107mm venant des directions Nord-Ouest et Nord-Est. Les pièces de la section de mitrailleuses Hotchkiss enrayées par suite d’un tir intense et prolongé sont reportées en arrière. Son chef l’adjudant Philippot lutte jusqu’à la dernière extrémité, blessé grièvement il tombe aux mains de l’ennemi.

A midi 10 minutes le lieutenant-colonel donne l’ordre au commandant du 6ème Bataillon de faire une contre-attaque sur le flanc droit de l’ennemi. Les deux dernières sections de la 21ème  qui sont dirigées sur le point d’où doit partir cette contre-attaque sont employées à soutenir la 24ème trop pressée par l’ennemi et font face à l’attaque.

A 11h15 l’officier envoyé en liaison à droite rend compte que notre droite est débordée et que nos troupes en sont réduites à défendre la lisière du bois au Nord de la maison Dechizelle. Ordre est donné au commandant du 5ème Bataillon de prélever une section sur chacune de ses compagnies, de les réunir au Château St-Louis avec la section de pionniers du régiment, dans le but de former une troupe destinée à protéger le flanc droit du régiment et vers midi 15 elles sont envoyées à la carrière, poste de commandement du 6ème Bataillon, pour appuyer la contre-attaque.

Vers midi 30′ les 2 premières sections disponibles arrivent et sont établies face au ravin de Cuffies qui se dirige sur la route de Terny pour tenir les tranchées abandonnées par la Compagnie Territoriale, l’autre face à la route de Terny.

Vers 14h, une troupe ennemie importante, dont l’effectif n’a pu être déterminé, quitte la route de Terny pour se diriger sur la pointe Nord du bois et semble s’engager dans le ravin. Les fractions qui se sont emparées de nos tranchées dominant le ravin, tirent sur notre gauche.

Notre feu ne paraît pas arrêter l’ennemi qui menace notre ligne de retraite. Les fractions les plus avancées reculent sur la tranchée dite des Zouaves.

Deux nouvelles sections de renfort qui viennent d’arriver sont déployées pour renforcer cette ligne de tranchées. La 5ème section, qui avait été envoyée par le 5ème Bataillon a été employée par le Général de Brigade sur la route de Terny pour renforcer le 276ème, et cette section est avancée jusqu’à la barricade de cette route où elle est restée jusqu’à 6 heures du matin. L’ennemi attaque vigoureusement notre ligne qui commence à fléchir et à se remplier vers 16 heures sur la carrière. La sonnerie de la charge coïncidant avec l’arrivée d’une section du 204ème détermine une contre-attaque qui permet à nos troupes de repousser l’ennemi et reprendre la tranchée des Zouaves. La nuit arrête l’élan de l’ennemi, les unités mélangées sont organisées par secteurs. La 2ème section de mitrailleuses avaient été établie face au Nord pour battre si cela devenait nécessaire le débouché sur le plateau de 138.

Vers 14 heures une section ennemie venant du Nord de Cuffies s’est dirigée sur le bois Nord du cimetière et a tenté d’en forcer la défense mais elle a été repoussée par le feu.

JMO

Situation géographique au 12 janvier 1915