17 octobre 1915 : la guerre aérienne

Dimanche, 17 octobre. A 10h30, visite d’un taube. Il est si vigoureusement canonné par nos forts, notamment par la Chaux qui l’encercle de fumeroles de plus en plus rapprochées, qu’on croit qu’il sera « démoli ». Beaucoup de monde au Grand-Jardin pour assister à la bataille et voir l’avion s’enfuir dans la direction nord-est.

A 11h15, nouvelle canonnade sur un taube à l’Est.

A 15h20, au-dessus du pavillon de chasse, dit « la Djouga », dans le bois de Grand-Charmont, on entend le ronronnement d’un moteur dans le ciel. Les batteries crachent tout autour de nous. Pour nous protéger contre les shrapnelles qui éclatent au-dessus de nos têtes, nous nous réfugions sous des arbres.

A 16h, un aéro français dont on aperçoit distinctement la cocarde passe en croisière très bas.

Par un cultivateur de Grand-Charmont, puis par des Belfortains, on apprend qu’entre 9 heures et 15 heures, dix-huit avions allemands ont survolés Belfort et qu’ils ont jeté sur la ville de quarante à cinquante bombes dont plusieurs n’ont pas éclaté.

La véranda de la gare, l’hôpital ont été légèrement atteints ; il y a eu malheureusement deux morts et sept blessés.

Livre Montbéliard p. 213