9 août 1914

Le 235ème reçoit l’ordre de se porter sur Manspach et Altenach.

Départ 16h le 5ème Bataillon à Altenach aux avants-postes ayant à droite sur la route Manspach Suarce (à l’étang), sa gauche à Fulleren se relevant à la lisière du bois avec les avants-postes du 260ème.

Le 6ème Bataillon et ??? à Manspach.

le 9 Août tout notre 7ème corps est attaqué, depuis Cernay jusqu’à Mulhouse, par deux corps d’armée allemands revenus en hâte de Lorraine.

Le 9 Août, au moment où le 7ème corps est attaqué par des forces allemandes supérieures en nombre, toute la 57ème division de réserve se voit dans l’obligation de coopérer à l’action qui se déroule. En conséquence, le 235ème se porte au sud de Dannemarie, dans la journée du 9.

JMO

Historique 235ème

8 août 1914 : Prise de Mulhouse

« La prise de Mulhouse le 8 août 1914 fut connue à Montbéliard le lendemain.
La banque de Mulhouse, place St-Martin, arbora à ses fenêtres les couleurs de l’Alsace.

Il y eut en ville une grande flamme d’enthousiasme. Quarante-quatre ans s’effaçaient ; nos désastres de 1870-71, nos humiliations ultérieures, tout cela était oublié. Et pourtant Strasbourg et Metz, au loin, apparaissaient formidables. Il n’importe. C’était le commencement de la revanche, une revanche qu’en nous mettant l’épée aux reins, l’ennemi nous forçait lui-même à prendre.

Un immense espoir dilatait les cœurs, accroissait le courage des citoyens qui, n’étend pas aux armées, coopéraient à la défense nationale. »

Livre Montbéliard p.43

8 août : Mesures contre l’espionnage, suite.

« Le 8 août, les prescriptions devinrent encore plus sévères. Toute circulation routière de18h à 6h fut interdite aux automobiles et autres véhicules, même aux voitures postales et à celles appartenant aux services publics.

La même interdiction était faite aux piétons. Seul, le personnel militaire eut l’accès des routes la nuit en justifiant de sa qualité et d’une mission de service.

Ici se place un incident qui montre les difficultés et les ennuis que les entraves apportées à la circulation causèrent à la municipalité. Presque tous les médecins ayant été mobilisés, les malades de communes voisines se trouvèrent, au commencement d’août, privés de soins médicaux. La préfecture demanda à l’administration communale si elle en pourrait pas mettre à la disposition de ces communes quelques docteurs dégagés de toutes obligations militaires. Messieurs les docteurs Tuefferd père et Jules Vesseaux s’empressèrent, par dévouement, d’accepter ce nouveau service mais ils furent bientôt dans l’impossibilité de le continuer, l’autorité militaire exigeant une carte de circulation spéciale pour leurs voitures. »

Livre Montbéliard p.178.179

7 août 1914

Le 5ème bataillon reçoit l’ordre de faire la couverture de la Place (camp retranché de Belfort).

2 Compagnies (17 – 18) à Montreux-Château

1 Compagnie (20) à Montreux-Vieux

1 Compagnie (19) à Chavanne

La 20ème détache une section à Dannemarie. Le 6ème Bataillon fait la couverture sur le front.

Charmois (24), Eschène (23), Rechotte (22), Novillard (21) où il le relie avec le 5ème Bataillon

Dès le début de la guerre, le 235ème se trouve mêlé à des événements importants qui ont pour théâtre la haute Alsace, et il subit le contre-coup des opérations menées dans cette région par le 7ème corps d’abord, par l’Armée d’Alsace dont il fera partie ensuite.

Le 7 Août, le 7ème corps est entré en Alsace dans le but de couvrir sur leur flanc droit nos 1ère et 2ème armées qui, sous les ordres des généraux DUBAIL et CASTELNAU doivent prendre l’offensive en Lorraine.

Que fait le 235ème ? Le 7 Août, il s’en tient à sa mission première qui est d’assurer la sécurité du camp retranché de Belfort, et sans se soucier des limites de l’ancienne frontière, prend position sur une ligne qui s’étend moitié en France, moitié en Alsace et que jalonnent les villages de Noviliare, Montreux-Château, Montreux-Jeune.

JMO

Historique 235ème

6 août 1914 : Mesures contre l’espionnage

Montbéliard, à la déclaration de guerre, se trouvait placé dans la zone des armées.
Dès le 6 aoùt 1914, en exécution d’ordres ministériels; la circulation fut interdite sur les routes entre 18h (6h du soir) et 6h (du matin).

Le jour et la nuit, automobiles et voitures étaient arrêtées. Elles ne pouvaient poursuivre leur course qu’en montrant au chef de poste un laisser-passer du maire, du commissaire de police ou du commissaire spécial, visé par le commandant d’armes. Le jour, on n’arrêtait pas les piétons mais à partir de 1h, ils devaient produire aussi un laisser-passer.

Les premiers jours de la mobilisation, le passage sous rails, avenue de la prairie, n’était pas gardé militairement. Dans la crainte d’un attentat les habitants du quartier surveillaient ce passage la nuit.

A l’entrée ouest du passage ainsi qu’au passage à niveau de Sochaux, fut placée ensuite une sentinelle du 15ème bataillon de chasseurs à pied dont le dépôt était au Château. D’autres sentinelles intérieures furent établies à différents points de la ville, de sort qu’à partir de six heures du matin, les habitants ne pouvaient plus communiquer avec le Faubourg, le Canal, la Prairie et les Môles.

Pour franchir les postes, il fallait un laisser-passer. Ceux du centre qui avaient à se rendre à la périphérie, pouvaient se procurer cette pièce à l’hôtel de ville, mais ceux de la périphérie parvenus devant les sentinelles étaient obligés de faire demi tour.

Après de nombreux pourparlers et divers incidents, la municipalité finit par obtenir de l »autorité militaire qu’elle déplaçât les sentinelles intérieures, c’est à dire qu’elle les reportât à la limite territoriale de la ville. Mesure qui aurait dû être prise dès le début puisque la circulation intercommunale seule était prohibée entre certaines heures.

Livre Montbéliard p.177.178

Les trains de mobilisation et de concentration

« Depuis la mobilisation, le jour, la nuit, les trains se succédaient sans arrêt. Ils nous arrivaient de Besançon, c’est tout ce qu’on savait d’eux ; et ils roulaient sur Belfort, sur nos forteresses de l’Est, sur nos frontières, une des grandes vagues humaines sorties du réservoir dont la digue était rompue. A certaines gares, les convois de matériel et de ravitaillement se rangeaient pour laisser passer le torrent.

Et quand les monstres (les locomotives) s’arrêtaient, haletants, c’était, dans le soleil d’août, l’apparition d’un train de fête : les voitures décorées de branchages et de guirlandes de fleurs, toutes les portières projetées suspendant sur les marchepieds, d’un bout à l’autre du convoi, des grappes gesticulantes de soldats qui chantaient.

Fous d’enthousiasme guerrier, leurs volontés tendues, leurs âmes où grondaient l’indignation et la colère illuminées par des visions de victoires, ils passaient devant nous, comme emportés dans un rêve.

Le long des wagons couraient des inscriptions à la craie : brèves indications des régiments et de garnisons lointaines, des plaisanteries « La tête à Guillaume ! » « Nous rapporteront ses moustaches ! ».

La foule massée avenue de la gare et, rue Jean-Bauhin, suspendue jusque dans les arbres et les rochers, poussait de grands vivats. On se découvrait : les femmes agitaient les mains, les hommes secouaient leurs chapeaux.

Et quand le train se remettait en marche, de toutes parts s’élevaient les mêmes cris :
« A revoir… Bonne chance… Faites du bon travail… Vive le …ème !

Pendant toute la période de la mobilisation, la gare des voyageurs fut ainsi le centre de la vie active. On s’y rencontrait à toute heure du jour et de la nuit, devant un spectacle sans cesse renouvelé.

Toutes les demi-heures les trains se succédaient : fantassins, soldats du génie, artilleurs, dragons, cuirassiers, hussards, et encore des cavaliers et des chevaux, et toujours de l’infanterie… Les 75 s’alignaient sur des files de voitures qui n’en finissaient plus…

Pendant les premiers jours, les hommes en attendant les trains, formaient des groupes. Mais petit à petit, les groupes se clairsemèrent. La levée générale atteignait les mobilisables les uns après les autres, rongeait la ville qui bientôt fut vide d’hommes.

Des gens qui rentraient de voyage nous disait qu’à Besançon le mouvement des trains sur Vesoul, sur Gray, était pareil, peut-être plus important, et que partout la mobilisation s’opérait d’une manière merveilleuse.
Quand celle-ci fut terminée et que la gare redevint silencieuse, ce fut une souffrance.

Le réservoir de nos forces était vidé. Et on aurait voulu qu’il fût inépuisable,que le flot coulât toujours.

La gare bientôt vit passer d’autres trains : trains irréguliers de blessés, trains sanitaires du mercredi à midi, trains de ravitaillement de tous les soirs.
La gare connut les stations douloureuses des épouses et des mères effondrées sur des paquets, épiant toute la nuit, dans la pluie et le froid, le passage des soldats… »

Livre Montbéliard p.26.27.28

Centenaire 1914-1918 / 2014-2018

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