Archives par mot-clé : BENAS

Jean-Marie Bénas : Journal Officiel du 11 décembre 1919

Je ne sais pas pourquoi je ne suis jamais allé chercher le Journal Officiel de la publication de la « récompense » de son sacrifice.

C’est chose faite.

Jean-Marie Bénas avec ses camarades « glorieusement » victimes de la folie meutrière des hommes.

Mort à 20 kilomètres de sa famille, laissant une jeune veuve et un petit garçon de 4 ans. Comme tant d’autres qui n’ont pas voulu ça.

La page sur Gallica

16 août 1914 : Mort pour la France

Jean-Marie BENAS décède des suites de ses blessures le 16 août 1914 à l’hôpital militaire de Belfort.

Est-ce lié à la terrible bataille du 13 août qui a fait tant de dégâts parmi les soldats, dont nombre d’entre eux furent abandonnés sur le champ de bataille ?

Son dossier médical, s’il existe, pourrait permettre de savoir précisément de quelle blessure il s’agit (demande en cours au SAMHA).

Parmi les 3 poilus de la famille il est donc le premier victime de cette guerre qui n’en finira pas de tuer pendant 4 ans et demi grâce à l’ingéniosité humaine pour massacrer le mieux possible son prochain.

Son frère jumeau, Jean-Louis BENAS, est normalement dans le même régiment. Quand et comment a-t-il appris le décès de son frère ? Il sera lui-même grièvement blessé le 1er octobre 1914 et perdra un oeil.

Comme tant d’autres poilus, Jean-Marie laisse derrière lui une veuve et un petit garçon de 4 ans qui n’aura jamais revu son père, mort 2 semaines après le début des hostilités.

archives_B781069R

Son registre matricule, sinistrement barré d’une diagonale indiquant son décès précise : a obtenu la médaille militaire par arrêté ministériel du 18 octobre 1919 publié au journal officiel du 11 décembre 1919. Soldat remarquable par son courage et son dévouement. Blessé grièvement à Montreux-Jeune. Mort des suites de ses blessures le 16 août 1914.

13 août 1914

A 5h30 arrive l’ordre de rester sur ses emplacements et de compléter l’organisation défensive de la position est donné au 235ème.

A 8h une colonne ennemie de force indéterminée est signalée en marche de Manspach sur Romagny et Magny .

A 9h30 à Magny occupée par la 24ème compagnie (Daclin ?) est attaqué. Cette attaque est repoussée. 3 tués 9 blessés.

A 15h30, bombardement violent à Montreux-Jeune puis attaque violente sur tout le front Montreux-Jeune – Magny.

Cette attaque s’étend peu à peu sur la droite 235ème qui protège les éléments 260ème.

A19h les compagnies de 260ème assurant la liaison avec le 235ème et le 260ème battu en retraite. Le 235ème a découvert sur son flanc droit est obligé de se replier.

Il avait entre temps été renforcé par 1 Compagnie 1/2 à la garde de Montreux-Château (l’autre 1/1 Compagnie ayant servie de ???? à l’artillerie.

Le mouvement de retraite s’exécute par le pont de Montreux-Château et les écluses de canal ainsi que par des passerelles établies à l’avance sur le ruisseau PAr les soins du 5ème Bataillon.

Le 235ème se rallie à Novillard, cantonne à Vézelois (minuit)

JMO

Montreux-Jeune, occupé par les compagnies que commandent les capitaines BOYER-RESSÈS et MATHIEU, a été très fortement organisé.

Vers la fin de l’ après-midi, l’ennemi débouche du village de Romagny et des bois qui font face à Montreux-Jeune. Les troupes allemandes qui viennent de Romagny se précipitent sur le Moulin de la Caille et sur Magny où nos 22ème et 24ème compagnies sont bousculées. Le capitaine JAPY qui commande la 22ème Cie, est tué au Moulin de la Caille. Mais à Montreux-Jeune, les compagnies BOYER-RESSÈS et MATHIEU qui viennent de renforcer les compagnies HADET et RÉMY— tout le 5ème Bataillon — font bonne contenance dans de solides tranchées, ce qui prouve que, même au début de la guerre, il y avait des régiments où l’on savait remuer la terre.

Bientôt une grêle de balles s’abat sur Montreux-Jeune, en même temps que les projectiles de l’artillerie lourde de campagne ennemie éclatent de toutes parts avec fracas. Et le combat continue ainsi jusque vers 7 heures du soir. A ce moment, les troupes allemandes qui se sont emparées du Moulin de la Caille et de Magny contournent Montreux-Jeune par le sud, se heurtent aux 21ème et 23ème compagnies qui exécutent une contre-attaque au cours de laquelle les capitaines CASENAVE et DUBAIL sont tués.

Les débris des deux compagnies se replient et, dès lors, la position de Montreux-Jeune va devenir intenable. Ordre est donné au 5ème Bataillon de battre en retraite. Les capitaines BOYER-RESSÈS, HADET, RÉMY sont blessés ; le capitaine MATHIEU est tué.

Maintenant la nuit est venue. Les Allemands sont entrés dans Montreux-Jeune , mais ils ne poursuivent pas. Quant au 235ème il continue sa retraite vers l’ouest et, aux environs de minuit, se reformera à Vézelois. Les pertes étaient lourdes.

Sur les huit capitaines qui commandaient les compagnies, sept étaient hors de combat : 4 tués, 3 blessés. On avait pu transporter 7 officiers et une soixantaine de sous-officiers et soldats blessés.

Mais il manquait 300 hommes classés comme « disparus » parmi lesquels se trouvaient bon nombre de tués et de blessés laissés sur le terrain.

Historique 235ème

Situation géographique du 13 août 1914