27 août 1916 : carte postale envoyée du front

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Georges Rocher, debout, 2ème à partir de la droite. Tout à gauche debout le garde de ces 12 travailleurs.

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« Schneidemühl, le 27 août 1916,

Ma chère Emilienne bien aimée,

Nous sommes tout les 3 en bonne santé, je pense que pour vous tous il en est toujours de mêmes. (j’ai) reçu cette semaine tes lettres du 12 et 6 août ta carte du 8 août et une de ma tante Bouleau. (Celle du) 31 juillet qui ma fait plaisir d’avoir de vos nouvelles. Oui j’ai reçu les pastilles Dupéroux (et le) menthol.

Je t’envoie la photo ou nous sommes les 12 camarades de travaille. Dans le colis (du) 22 juillet tu as mis du beurre pas fondu il est arriver avec un goût aigre, je l’ai fait fondre je te dirais que jusqu’à ce jour le dimanche nous mangeons pas chez nos (pa)trons nous avons toujours eu de quoi manger dans nos colis, trouver du bois pour faire quelque chose qui nous plaisez. Mon travail va bien, en ce moment je ne fais que la charrue. Vous êtes arranger pour que maman est tout amener son bétail tu me le dira. ils ont toujours qu’une vache, ma tante pensez faire la bassecour comme les autres années.

Bien des choses à toute la famille pour moi. Ton mari qui t’embrasse (??) coeur ainsi que notre Raymonde.

Rocher Georges »

 

Note : La carte est étonnamment tronquée de 2 ou 3 mm, ce qui a amputé la fin des phrases du bord droit côté écrit. C’est la 1ère carte de 1916, la dernière datant de fin novembre 1915, et évoque ses conditions de travail (des champs apparemment). Les visages sont graves masi les hommes ne semblent pas anxieux et en mauvaise santé. Il fait référence au contenu d’un colis, probablement celui du 10 juin 1916, dernier à avoir contenu des pastilles Dupeyroux et du menthol.

23 août 1916 : la guerre aérienne

Mercredi. A 10h40, un avion allemand apparaît à l’Est de la ville. La défense anti-aérienne des Buis interrompt son tir lorsqu’elle s’aperçoit que notre adversaire est poursuivi par un avion de chasse. Les deux appareils disparaissent dans les nuages au nord-est.

Livre Montbéliard p. 221

19 août 1916 : la guerre aérienne

Samedi. A 9h30, à l’occasion du marché, une alerte par tocsin, clairon et sirènes est donnée en ville. Il s’agissait d’habituer les vendeurs qui exposent leurs produits place St-Martin, à consentir à les abandonner, en cas d’apparition d’avions ennemis, pour se réfugier incontinent dans le temple.

Après explications et quelques discussions, au bout de cinq minutes, la place était vide : il ne restait que les bancs, étalages et corbeilles des vendeurs réfugiés dans le temple.

La berloque, un quart d’heure après, a repeuplé la place comme par enchantement. Chevaux, automobiles et voiturettes immobilisés sur la chaussée ont retrouvé leurs conducteurs ; et la vie s’est réveillée soudainement comme dans la Belle-au-Bois-Dormant…

Livre Montbéliard p. 220

16 août 1916 : la guerre aérienne

Mercredi. A 0h15, le taube est repassé sur la ville où il a essuyé deux coups de canons. Il venait de lancer sur Besançon qu’il avait survolé, vers 23h30, plusieurs bombes n’ayant causé que des dégâts matériels peu importants et un engin incendiaire tombé dans une vigne de la banlieue.

Dans la nuit de mardi à mercredi, des avions, entre 20 heures et minuit, sont venus également bombarder Belfort. Peu de dégâts, aucune perte de vie humaine.

Livre Montbéliard p. 220