Archives par mot-clé : brassards

Brassards

« Ils poussèrent les premiers jours d’août, comme des champignons après une pluie d’orage, épanouissant dans nos rues leur floraison hâtive, innombrable et multicolore.

Le brassard était un signe distinctif octroyé à certains agents mobilisés dans leurs fonctions et destiné à leur en faciliter l’exercice.
Il remplaçait l’uniforme.

Aux civils, mobilisés ou non, qu’employait l’autorité militaire, il donnait un caractère officiel et apparent à leur mission.

Nous connaissions depuis longtemps les brassards des officiers de l’Etat-major. La grève des cheminots en automne 1910,nous avait révélé les brassards de mobilisation des employés de chemins de fer.

Il fallait la guerre pour nous familiariser tout à fait avec leurs couleurs et nous initier à leur langage conventionnel.

Service de la traction en rouge, voie et entretien en jaune, exploitation en blanc. La couleur rouge se portait beaucoup. Elle était adoptée par l’administration des contributions indirectes qui la chargeait des lettres C.I, et par le service des Automobiles qui n’y inscrivait qu’une seulle lettre, un A majestueux.

Les Postes et Télégraphe étaient en bleu et les membres des commissions de ravitaillement portaient un brassard blanc et vert ; et aussi le brassard vert des gardes civils.

Il y avait surtout le brassard blanc à croix rouge des services de santé. Il sévit particulièrement dans la période où le gouvernement de Belfort réquisitionnait des travailleurs de 16 à 60 ans pour la mise en état de la défense de la Place.
C’est ce moment qui vit éclore chez nous le plus grand nombre de vocation sanitaires. Que d’infirmiers, que de brassardés se réclamant de la croix rouge !

Cette épidémie du reste , ne fut pas spéciale à Montbéliard. On prit partout des mesures en vue de l’enrayer comme d’y apposer le sceau de la ville mais c’était insuffisant.
Une décision ministérielle exigea sur les brassards de la convention de Genève l’apposition du sceau du ministère de la guerre.

Vers la fin août, les brassardés auxquels on avait cessé de faire attention obtinrent auprès de la foule un regain de faveur. Ils étaient devenus remarquables par leur petit nombre. »

 

Livre Montbéliard p.32.33