« Samedi, le 2 janvier 1915,
Chère Émilienne ma bien aimée, tout va bien pour moi et mes camarades pour le moment et je pense que pour vous il en est de même, et que ma carte vous trouve en bonne santé tous. Toujours le même temps il fait toujours pas froid. Je pense que cela ne te feras pas si drôle que quand je suis entrer au 231, car je suis avec mes anciens camarades. Pour moi cela me fais aussi moins drôle que quand j’ai entrer au 231. Pour moi il y a que pour les lettres pendant quelques jours que je vais point recevoir de vos nouvelles.
Tu souhaiteras le bonjour à toute la famille pour moi, tu embrasseras mes parents et grands parents pour moi.
Ton mari qui t’embrasse d’amitié et de tout son cœur ainssi que sa fille adorée.
Voilà le 6ème mois commencer et on ne parle toujours pas de la fin de cette maudite guerre.
Celui qui loint de vous en attendant le plaisir d’avoir de vos nouvelles et le grand plaisir de pouvoir vous revoir le plus tôt possible.
Ton mari, Rocher Georges »
Voilà une carte particulièrement importante à plusieurs égards. Tout d’abord elle nous permet de comprendre qu’il retourne dans son régiment d’origine, le 282ème (mais pourquoi ?). Cela est du coup cohérent avec ce qui va se passer pour lui le 12 janvier car ça ne correspondait plus aux événements décrits dans le JMO du 231ème.
Autre élément intéressant, le commentaire qu’il fait sur le temps correspond à l’article « météo / agriculture de janvier » paru sur le blog hier.
Dernier point, il exprime sa lassitude,dans laquelle on sent une pointe de colère, probablement liée à la déception de n’avoir pas pu rentrer avant noël à la maison comme cela était tant espéré.
Quand on connaît les événements qu’il va vivre à partir du 12 janvier, cela donne un aspect encore plus fort au sentiment qu’il exprime.
Sa signature est pleine de sens « ton mari », comme un ancrage dans sa place familiale malgré la distance et malgré le temps qui passe…