Une réflexion sur « 6 novembre 1914 »

  1. 6 novembre 1914. Courmelles (Aisne)

    Notre régiment, dispersé dans trois villages, est ici en réserve générale d’armée. Avec nous se trouvent deux groupes d’artillerie de 75. Le tout sous le commandement de notre colonel Pichoud.

    L’ennemi occupe la rive droite de l’Aisne, où il est solidement retranché dans des carrières. Ces carrières donnent du fil à retordre à nos artilleurs. Et puis… voilà tout ce que je sais.

    En vain, du haut du clocher où je me suis hissé en compagnie de Plaisant, cherchons-nous à percer le brouillard qui voile l’horizon. L’ennemi est là, tout près, derrière ce léger rideau de brume.

    Son bon plaisir, heureusement, n’est pas de nous canonner aujourd’hui. D’ailleurs, jusqu’à présent, Courmelles ne l’a guère intéressé. Un obus a démoli le toit du presbytère et décapité un beau chapiteau roman de l’église. Le curé a été emmené comme otage. Le calice et le ciboire ont été volés : ils étaient modernes… mais ils brillaient. Tandis que le petit Saint-Georges naïvement sculpté, que l’on porte dans les processions, ne brille pas, lui, et en dépit de sa valeur, ils l’ont laissé.

    Maurice Bedel « Journal de guerre 1914-1918 »

    http://www.nrblog.fr/centenaire-14-18/2014/11/06/6-novembre-1914-notre-regiment-disperse-dans-trois-villages-est-ici-en-reserve-generale-darmee/

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