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5 avril 1915 : La Guerre Aérienne

Lundi 5 avril. Vers 17h, un biplan inidentifié venant du nord-est passe entre le fort de la Chaux et le ligne ferrée Dijon-Belfort. Il se dirige du côté de la Suisse et disparaît dans la brume.

On apprend le lendemain que cet appareil français, venu de Paris et croyant se trouver dans le Haut-Rhin ou dans la région montbéliardaise, a atterri, par erreur, à 18h45, tout près de Porrentruy.

Le caporal et le sergent aviateur ont été interrogés à l’hôtel de ville de Porrentruy, puis conduits à Berne.

Livre Montbéliard p. 208

2 avril 1915 : sauf-conduit concernant les réfugiés

CsC 020415

Joigny, le 2 avril 1915,

Le sous-préfet de Joigny à Messieurs les maires de l’arrondissement

J’ai l’honneur de vous faire connaître, comme suite au télégramme circulaire de M. le Préfet de l’Yonne en date du 18 janvier dernier, que vous ne devez délivrer aucun sauf-conduit aux réfugiés pour se rendre dans un autre département sans l’autorisation de M. le Préfet.

La demande que les réfugiés auront à faire parvenir à la Préfecture à cet effet devra indiquer très exactement la localité où l’intéressé désire se rendre ainsi que les motifs de  son déplacement.

Le Sous-Préfet,

E.Français

La Météo en 1915 – Avril

Froid avec neige, pluie et tempêtes. Vents du N.-E. Le froid de fin mars se maintient les deux premiers jours puis, du 3 au 12, période de froid, pluie et neige. Accalmie du 13 au 21, suivie d’une période humide.

Du 26 au 30, temps chaud et ondées.

Crue du Doubs, les 7, 8 et 9.

Nos exploitations agricoles disposaient au moment des semailles de 24 travailleurs civils et de 39 chevaux. En avril, l’autorité militaire envoya pour les travaux du printemps la main-d’oeuvre nécessaire aux rares fermiers qui avaient demandé son concours.

Livre Montbéliard p. 73

Permis de séjour et visa

A partir du 20 mars 1915, les permis de séjour durent être complétés par l’apposition, sur la pièce, de la photographie du titulaire, oblitérée au moyen d’un timbre humide.

Cette formalité venait d’être remplie quand, sur les ordres de la place de Belfort, la mairie fit une seconde fois rentrer tous les permis délivrés pour les soumettre à l’approbation du gouvernement militaire de Belfort. Des récépissés tenant lieu du titre furent remis aux intéressés.

Il fallut fournir des renseignements extrêmement précis sur chaque étranger et indiquer les causes militant en faveur de l’obtention pour lui du permis de séjour en notre ville. Le maire et le commissaire de police devaient donner un avis motivé distinct sur chaque nom.

Six cents permis de séjour furent adressés à Belfort en avril 1915. Les dossiers nous revinrent le 27 mai. Une centaine de permis étaient rejetés. Pour quelques-uns seulement, après un examen nouveau de l’affaire, le gouvernement militaire consentit à revenir sur sa décision.

Dorénavant, toutes les fois qu’un étranger se fit immatriculer ou vint faire viser à l’arrivée, sa feuille d’immatriculation délivrée par une autre commune, on lui établit un permis de séjour avec photographie qu’on soumit au visa du gouvernement de Belfort.

A partir du mois d’août 1915, les étrangers en possession d’un permis de séjour ratifié par l’Autorité militaire, ne purent plus quitter la ville sans un permis spécial délivré par le gouverneur de Belfort.

Certains abus de déplacement avaient été constatés, auxquels on voulait mettre fin. L’infraction à la décision ci-dessus avait une sanction. L’étranger courait le risque d’être évacué sur l’intérieur du pays.

Livre Montbéliard p.170