Septembre 1914

Le 2 septembre nous apprenions que l’ennemi approchait de Compiègne ; le 3, que le gouvernement se retirait à Bordeaux. Les jours qui suivirent furent pour nous les pires jours. Les allemands marchaient sur Paris.

Paris tiendrait-il ? Oui, nus étions sûrs qu’il se défendrait jusqu’au bout. Et puis, Paris tombé, Paris détruit, il restait encore la France pour lutter aussi longtemps qu’elle pourrait armer un soldat.

Il y avait une telle excitation dans les esprits, une telle élévation des âmes, qu’on n’envisageait dans tous les milieux qu’une alternative : être vainqueurs ou nous faire tuer jusqu’au dernier.

Une seule chose que l’on était d’accord pour refuser d’admettre, c’était la défaite. La disparition du peuple français nous paraissait moins dure que son asservissement.

Du reste, les succès remportés par nos alliés russes dans la Prusse orientale et en Pologne autrichienne nous réconfortaient en nous rappelant que nous n’étions pas seuls aux prises avec l’ Allemagne, et en nous empêchant de donner aux événements militaires de notre front une valeur absolue.

Livre Montbéliard p.44-45

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