Première quinzaine, chaude et belle ; orages du 16 au 20 et fin humide. Vents du S.-O. prédominants.
Pluie : 134 m/m à Montbéliard
Première quinzaine, chaude et belle ; orages du 16 au 20 et fin humide. Vents du S.-O. prédominants.
Pluie : 134 m/m à Montbéliard
Dimanche. Le commandant d’étapes prend un arrêté pour rappeler les mesures édictées par la municipalité le 12 avril, en cas d’apparition d’engins aériens (défense de stationner dans les rues, ouverture des portes, etc.) ; il en prescrit aussi de nouvelles.
Il signale comme immeubles pouvant particulièrement servir de refuge : la voûte à l’entrée du musée ; les numéros 21 de la place Saint-Martin, 33 de la rue des Granges, 25 de la rue de Besançon, 34 de la rue Cuvier, 12 de la rue du Collège ; la voûte du passage de la Fleur, les caves des maisons de la rue du Château. Des écriteaux seront placés sur ces immeubles pour rappeler leur destination spéciale.
L’éclairage public sera réduit au strict minimum. Les réverbères seront munis de verres bleus. Les habitants devront en tout temps rendre invisibles du dehors les lumières intérieures.
L’alarme sera donnée par les sirènes des usines (séries successives de 3 coups brefs suivis de coups précipités), la cloche de l’hôtel de ville, celle des usines et par le clairon.
La sonnerie de la berloque indiquera que tout danger est passé et que les habitants peuvent sortir.
Vendredi. A 6h30, un avion français de chasse (type Newport) survole la ville et atterrit dans un champ de blé, à la ferme du Mont-Chevis.
L’aviateur, sergent Jacoulet, du centre de Fontaine, avait poursuivi un ennemi jusque sur l’Alsace et s’était égaré dans les nuages. Obligé d’atterrir et se croyant en territoire ennemi, il fut si heureux d’entendre des enfants parler français, qu’il en prit un pour l’embrasser.
Deux soldats aviateurs, appelés de Belfort et accourus en automobile, l’aidèrent à remettre en état son appareil qui reprit l’air à 9h30.
Jeudi. Un taube, à 12h30, survole Lure et lance trois bombes ; l’une tue cinq femmes, une jeune fille de 17 ans, cinq enfants de 2 à 15 ans et blesse deux femmes, un enfant et un soldat.
Frais dans son ensemble. Vents partagés entre le S.-O. et le N.-E. Du 1er au 17, période froide, pluvieuse ; du 18 au 31, presque toutes les journées sont belles, température voisine de la normale.
Pluie : 154 m/m à Montbéliard.
Mercredi. A 14h50, un fokker survole la ville. Canonné par les forts, notamment par la batterie de la ferme des Buis, il retourne à l’ouest de la ville et file dans la direction de l’Alsace.
C’est ce même avion qui a survolé la Suisse à environ 2.000 mètres d’altitude et essuyé le feu des postes helvétiques.
Nuageux, pluvieux et très froid. Vents du S.-O. Pluie et abaissement de la température du 2 au 15. Le 12, la neige fait son apparition sur les sommets de la frontière franco-suisse. Le 14, on allume le poêle de la mairie où le thermomètre marque seulement + 12°. La pluie revient du 17 au 20. Belles journées du 21 au 23. Pluie du 24 au 29, belle journée le 30.
Pluie : 124 m/m à Montbéliard.
Dimanche. Un peu avant 11 heures, un fokker survole la ville. Il est canonné. Parvenu à l’ouest, il fait demi-tour, s’élève et fuit vers l’est.
Plutôt beau et chaud sans excès. Vents partagés entre le S.-O. et le N.-E.
La période si belle de fin avril se poursuit jusqu’au 4 ; période orageuse-pluvieuse du 5 au 8 ; belles, mais fraiches journées, du 9 au 12 ; période humide du 13 au 16 ; splendides journées jusqu’au 24, puis période orageuse jusqu’au 29 ; le mois s’achève avec un léger relèvement de la température.
Pluie : 67 m/m à Montbéliard.
vendredi. A 5 heures un aviatik venant de l’est s’est approché de la ville. Il est canonné, et un avion français lui donne la chasse.
A 7h45, un nouvel oiseau boche – peut-être le même- réapparaît dans le ciel montbéliardais. Il reçoit, pendant vingt-cinq minutes, environ cent coups de canon, puis disparaît à l’est.
Un gros éclat d’obus a frappé le toit du bâtiment des Halles. Un obus qui n’a explosé qu’en touchant le sol, est tombé à Sochaux près de la maison Beck.
Lors de la première alerte, le clairon n’a sonné qu’au milieu de la canonnade. Les Montbéliardais réveillés se sont empressés de descendre dans les rues. Ce n’est pas précisément le but que l’Autorité militaire poursuivait…
Voici en quel jargon, dans le Petit Comtois du 29, nous réussissions à parler des taubes de la veille. « Les Cigognes. – Vendredi à 5 heures, une cigogne d’une espèce assez répandue depuis quelques temps dans nos parages (la ciconia crucinigra (*) de notre Cuvier), s’est approchée des tours du château. De mauvais gamins – cet âge est sans pitié – l’ont bombardée à coups de pierres. A 8 heures, le pauvre oiseau essaya vainement de se rapprocher une seconde fois du château, car nos gamins ont renouvelé leur jeu.
Les Montbéliardais, par cette belle matinée de printemps, s’étaient répandus à travers champs à travers champs et suivaient avec intérêt les péripéties de cette petite guerre.
(*) On sait que les avions allemands portent Deux croix noires sous les ailes.
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Le Petit Comtois du 29 avril 1916