MOEURS DE L’ENFANT
Le père aux armées, la mère à l’usine, l’enfant se trouve sans soins, abandonné. Vols, larcins, maraudage.
L’instruction des enfants est négligée. On leur a pris leurs maîtres ; on leur a pris, comme au collège, jusqu’à leur école. Ils apprennent comme ils peuvent, quand ils peuvent, où ils peuvent, dans des locaux quelquefois sans feu (hiver 1916-17). Et puis, si intéressant que soit le siège d’Alésia, la résistance formidable de notre Verdun les passionne davantage ; ils apprennent à lire dans les journées dont ils suivent les communiqués. Le bruit du canon jour et nuit, la vie au milieu des troupes qui passent, la menace constante d’une attaque, les avions, les tirs de barrage, les bombardements aériens, voilà bien des circonstances atténuantes pour nos enfants, premières et innocentes victimes de la guerre.
Des mesures sont prises par la municipalité pour réprimer le vagabondage des rues et assurer la scolarité. Elles réussissent partiellement, rencontrant de trop nombreux obstacles.
Par contre, toute une jeunesse ardente développe son corps dans les exercices physiques, se fait du muscle. La patrie d’abord, la race ensuite en bénéficieront.