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la météo en 1917 – février

Très froid jusqu’au 11 ; belles journées jusqu’au 16, puis période pluvieuse jusqu’au 21 et belle fin de mois ensoleillée. Vents prédominants du N.-E.

Nuit du 1er au 2 – 16°

Nuit du 3 ou 4 – 18°

Toutes les nuits de la première décade, le thermomètre descend au-dessous de -10°. Gel des pommes de terre dans les caves.

Pluie et neige : 17 m/m à Montbéliard

Livre Montbéliard p. 80

29 janvier 1917 : la guerre aérienne

lundi. A 10 heures, un taube signalé par la sirène de l’usine Goguel se dirige vers Besançon qu’il survole vers 11 heures. Pris sous le feu des canons, il rebrousse chemin.

A 11h15, un albatros survole la ville et est canonné. Il repart dans la direction de l’Est.

Cet avion fut abattu à Dannemarie quelques minutes après. Les postes demi-fixes de défense contre avions n° 103 et 105 revendiquèrent l’honneur de l’avoir descendu. La souscription ouverte en ville en faveur des adroits canonniers fut partagée entre les deux postes.

Livre Montbéliard p. 224

La météo en 1917 – Janvier

Froid, humide et neigeux jusqu’au 20 ; très froid dans la dernière décade où la bise prédomine.

Nuit du 22 au 23 : -6° (avenue de la prairie)

23 au 24 : – 11°

27 au 28 : – 11°

28 au 29 : – 14°

Le 30 à 8 heures, – 11°

Le canal du Rhône au Rhin, l’Allan, sont gelés. Le canal de la Savoureuse, avenue de la Prairie, supporte le poids d’un homme.

 

« Ne laisser aucune terre inculte et improductive, tel fut le mot d’ordre donné en France au début de l’année 1917. Il fut entendu et on y obéit à Montbéliard. Une commission dont M. Louis George, professeur d’agriculture, constitua la cheville ouvrière, se forma en février pour la mise en valeur des terres que leurs propriétaires ne pouvaient pas cultiver.

Tous les terrains communaux du chap de foire et environ trois hectares de champs appartenant à des particuliers furent labourés, fumés et ensemencés. Suivant le sol, ils reçurent des céréales, des légumineuses ou des pommes de terre.

Dans sa séance du 9 mars 1917, le conseil municipal avait ouvert un crédit de 5000 francs pour l’exécution des ces travaux que les intempéries retardèrent jusqu’à la fin d’avril.

La jeunesse scolaire apporta elle-même son concours aux cultures exceptionnelles de guerre.

Le 30 juin, 600 têtes de choux furent vendues au marché de 0.30 à 0.70 centimes pièce. Le 16 juillet, les haricots verts s’écoulèrent au prix de 0.75 centimes le kilogramme. Le 26 novembre, la récolte des pommes de terre qui produisit environ 1000 double-décalitres fut mise en vente à raison de 3 francs le double. On attribua quatre double par ménage.

Les dépenses pour les cultures de guerre s’élevèrent à 3108.75 francs et les recettes à 4582.25 francs, soit un bénéfice de 1473.50 francs. Ces cultures eurent un autre résultat qui prime tout : les produits furent un régularisateur des cours et augmentèrent le stock de la production nationale.

Blé 251 quintaux
Avoine 202 quintaux
Orge 64 quintaux
Seigle 16 quintaux

L’année médiocre en blé (20 p. 50 à l’h.) fut bonne en avoine (36 q. à l’hect.) et excellente en pommes de terre. Celles-ci en temps normal se fussent vendues 4 francs le sac de quatre double-décalitres ou 4.50 francs les 100 kilos.

L’année abondante en foin et en regain le fut pareillement en cerises, pommes, poires, prunes, etc…. Cinq ateliers publics de distillation furent ouverts en ville pour l’utilisation des fruits.

Sans le blé, dont la production fut médiocre, l’année 1917 aurait été exceptionnelle.

Livre Montbéliard p. 80

10 décembre 1916 : la guerre aérienne

Dimanche. Le maire de Montbéliard avait demandé au ministère de l’intérieur, le 16 octobre, de bien vouloir examiner, de concert avec le ministère de la guerre si, pour protéger les Montbéliardais, une défense aérienne – ne fût-elle constituée que par une seule pièce – ne pourrait pas être étable très utilement sur le plateau de la Citadelle.

« non seulement par sa présence, écrivait-il, elle rassurerait notre population, mais encore elle remplirait certainement un rôle efficace pour repousser les attaques aériennes allemandes ayant pour objectif Besançon ».

Le 3 décembre, le ministre de l’intérieur répondait à la municipalité : « M. le général Roques (ministre de la guerre), m’informe que la batterie de 90 installée à la ferme des Buis, près de Valentigney, est destinée à protéger à la fois les usines de Valentigney et la ville de Montbéliard.

Les ressources limitées de l’armée en personnel et en matériel ne permettent pas d’affecter une nouvelle batterie à la défense de Montbéliard. En outre, une considération d’ordre purement technique s’oppose à la réalisation du désir de la municipalité ».

Il s’agissait du cône mort engendré au zénith de toute station contre avions et dans lequel le canon ne peut tirer : d’où la nécessité d’établir les batteries à trois kilomètres du point à protéger.

Les premiers motifs valaient mieux que le dernier pour faire rejeter la demande. Il eut été facile à la distance voulue d’installer la station anti-aérienne sollicitée. On verra du reste que plus tard nous obtînmes satisfaction (voir 6 octobre 1917).

Livre Montbéliard p. 223

La météo en 1916 – Décembre

Humide et neigeux. Vents assez calmes au début, puis violents vers la fin et de direction dominante S.-O. L’abaissement subit de la température a lieu le 20, où nous enregistrons -10° à Montbéliard (Avenue de la Prairie). Après une chute de neige, la température se radoucit jusqu’à la fin du mois. Journée printanière le 28.

Pluie et neige : 144 m/m à Montbéliard.

Il importait de mettre en œuvre tous les moyens susceptibles de porter au maximum la production agricole du pays. Les décrets des 2 et 9 février décidèrent la constitution dans chaque commune rurale d’un comité permanent chargé d’organiser le travail des champs et d’assurer la culture de toutes les terres situées dans la commune.

Les comités d’action agricole sont nommés par les conseils municipaux assistés de trois cultivateurs choisis préalablement par l’assemblée communale. Dans sa séance du 20 février le conseil municipal de Montbéliard s’adjoignit MM. Louis Zurcher-Coulon, Joseph Widmer, Charles Courvoisier. Il désigna pour faire partie du comité d’action agricole les personnes dont les noms suivent : MMmes Philippe-Faivre, Graber Jeune, aux gouttes et Jean Ruffier, à la Chiffogne. MM. Georges-Emile Bretey, Buffet, à la Petite-Hollande, Daniel Schindler, Louis Coulon-Zurcher, Joseph Widmer, Charles Courvoisier.

Le comité, dont la présidence appartient de droit au maire, désigna M.Schnindler comme vice-président et comme conseiller technique M. George, professeur d’agriculture de l’arrondissement.

Les familles des agriculteurs de profession mobilisés remplissant les conditions pour solliciter en faveur de leur chef une permission agricole de quinze jours en vue des travaux du printemps, furent invitées à constituer leur dossier avant le 1er mars. La mairie reçut et transmit cinq demandes.

On invita d’autre part les agriculteurs ayant besoin de main-d’œuvre militaire à se déclarer. Onze cultivateurs, cultivant une surface de 296 hectares demandèrent 20 travailleurs militaires qui leur furent envoyés le 17 mars.

Une commission parlementaire chargée de faire une enquête sur la situation agricole de la zone des armées, se rendit à Montbéliard, dimanche 2 avril, et assista à 9 heures à l’hôtel de ville à la réunion du comité cantonal d’action agricole de Montbéliard et des délégués des autres comités cantonaux de l’arrondissement.

M.Ulmann, maire, reçut la commission. Elle était composée de MM. Braibant, député des Ardennes ; Cosnier, député de l’Indre ; Camuzet, député de la Côte-d’Or, et était accompagnée de par MM. Milleteau, préfet ; Langeron, sous-préfet, et Rousset, directeur des services agricoles du Doubs.

Elle entendit les doléances des cultivateurs qu’elle trouva ici, comme dans les autres départements visités, préoccupés surtout par la question de la main-d’oeuvre. Elle leur promit de s’employer à obtenir que les militaires agricoles pûssent travailler leur propre terre avant d’aller chez les autres et qu’on leur accordât des permissions de 15 jours aux quatre époques où leur présence est surtout nécessaire chez eux : travaux de printemps, fenaison, moisson, semailles d’automne.

MM. Turbergue, maire de Bourguigon ; Ch. Monnot, maire de Maire et Louys, ancien maire d’Audincourt, présentèrent de nombreuses observations et des critiques sur les réquisition, le prix d’achat du bétail, les indemnités aux travailleurs agricoles, les stocks de fourrage, etc. LA commission les enregistra pour les porter devant la Commission de l’agriculture.

M. Cosnier recommanda aux agriculteurs l’emploi des moteurs mécaniques et félicita vivement les éleveurs du bétail de la race Montbéliard, lesquels sont parvenus à reconstituer un troupeau aussi nombreux qu’avant la guerre. Il leur adressa un appel pressant pour les engager à persévérer dans cette voie, en vue du repeuplement ultérieur des étables de la Belgique et de nos départements envahis. Élever, conclut-il, est l’intérêt et le devoir de tous les agriculteurs de la région.

Le Comité d’action agricole, réuni le 11 mai 1916, s’occupa des demandes de travailleurs militaires. Vingt cultivateurs formulèrent des demandes afin d’obtenir 37 travailleurs pour la fenaison et 22 travailleurs pour la moisson.

Contrariée par les pluies, la fenaison s’effectua au prix des plus grandes difficultés. Le foin récolté sur le territoire de la commune fut de 8500 quintaux environ.

Un recensement de nos animaux de ferme donne les chiffres suivants au 10 juin :

chevaux 44
bovins 182 (dont 137 vaches)
ovins 21
porcins 2
caprins 1

Les céréales récoltées en 1916 ont été pour 19 cultivateurs :

blé 518 hectolitres
avoine 1016 hectolitres
orge 81 hectolitres
seigle 97 hectolitres

L’année, moyenne en blé (21 hl. à l’hect.) fut bonne en avoine (35 hl. à l’hect.) et nulle pour la pomme de terre. Les fruits ont été rares ; les pommiers seuls ont donné un semblant de récolte.

Le Doubs étant déficitaire d’une moitié environ pour la récolte de blé, le préfet, le 18 septembre, frappa d’une réquisition générale tous les blés du département. Il restait disponible à Montbéliard, dans les greniers des cultivateurs, après réserve de leur semence, 225 q. de blé qui furent livrés aux moulins de Bavans.

Livre Montbéliard p. 77

22 novembre 1916 : la guerre aérienne

Mardi. Un biplan français, bi-moteur, à 15 heures, survole la ville et exécute à deux reprises trois fois le looping the lop au-dessus de la place st-Martin.

Il reprend la direction de Belfort après avoir fait des signes d’amitié aux habitants.

 
Livre Montbéliard p. 223