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La météo en 1917 – Décembre

Très froid, sec, neigeux. Vents modérés du N.-E.

Neige : 28 cm à Montbéliard.

5 déc. – 7°

6 déc. -10°

27 déc. – 15°

29 déc. -16° (avenue de la Prairie), -18° (Avenue Carnot)

30 déc. -14°

Comme l’an dernier, le canal de la Savoureuse est complètement gelé, à partir de la nuit du 28 au 29.

« Ne laisser aucune terre inculte et improductive, tel fut le mot d’ordre donné en France au début de l’année 1917. Il fut entendu et on y obéit à Montbéliard. Une commission dont M. Louis George, professeur d’agriculture, constitua la cheville ouvrière, se forma en février pour la mise en valeur des terres que leurs propriétaires ne pouvaient pas cultiver.

Tous les terrains communaux du chap de foire et environ trois hectares de champs appartenant à des particuliers furent labourés, fumés et ensemencés. Suivant le sol, ils reçurent des céréales, des légumineuses ou des pommes de terre.

Dans sa séance du 9 mars 1917, le conseil municipal avait ouvert un crédit de 5000 francs pour l’exécution des ces travaux que les intempéries retardèrent jusqu’à la fin d’avril.

La jeunesse scolaire apporta elle-même son concours aux cultures exceptionnelles de guerre.

Le 30 juin, 600 têtes de choux furent vendues au marché de 0.30 à 0.70 centimes pièce. Le 16 juillet, les haricots verts s’écoulèrent au prix de 0.75 centimes le kilogramme. Le 26 novembre, la récolte des pommes de terre qui produisit environ 1000 double-décalitres fut mise en vente à raison de 3 francs le double. On attribua quatre double par ménage.

Les dépenses pour les cultures de guerre s’élevèrent à 3108.75 francs et les recettes à 4582.25 francs, soit un bénéfice de 1473.50 francs. Ces cultures eurent un autre résultat qui prime tout : les produits furent un régularisateur des cours et augmentèrent le stock de la production nationale.

Blé 251 quintaux
Avoine 202 quintaux
Orge 64 quintaux
Seigle 16 quintaux

L’année médiocre en blé (20 p. 50 à l’h.) fut bonne en avoine (36 q. à l’hect.) et excellente en pommes de terre. Celles-ci en temps normal se fussent vendues 4 francs le sac de quatre double-décalitres ou 4.50 francs les 100 kilos.

L’année abondante en foin et en regain le fut pareillement en cerises, pommes, poires, prunes, etc…. Cinq ateliers publics de distillation furent ouverts en ville pour l’utilisation des fruits.

Sans le blé, dont la production fut médiocre, l’année 1917 aurait été exceptionnelle.

Livre Montbéliard p. 81

20 octobre 1917 : La Guerre Aérienne

Samedi. A 1 heure alerte. Il a été signalé au commandant d’étapes une incursion de zeppelins. On éteint les lumières dans les usines et les ouvriers sont congédiés à 5h15.

A 16h, une escadrille française survole la ville.

A 16h30, arrivent sur place à St-Martin 4 autocanons et un camion. Les soldats nous apprennent que plusieurs zeppelins ont, dans la nuit, franchi la frontière, près de Nancy notamment, et que deux appareils en tout cas ont été abattus. Partie du front immédiatement, la batterie est à la recherche des aéronefs.

Dimanche et lundi, nous apprenons que le sol français fut survolé dans la nuit de vendredi à samedi par onze zeppelins revenant d’un raid sur l’Angleterre.

Au jour, 8 zeppelins survolaient encore la France. 1 appareil faut abattu près de St-Clément ; le L.49 fut capturé intact à Bourbonne-les-Bains ; le L.50 tomba à Dammartin, une partie de l’équipage en descendit, puis l’aéronef disparut désemparé, avec quatre hommes. 2 appareils son tombés dans la région de Sisteron : les équipages, après y avoir mis le feu, ont été faits prisonniers. LE 6ème aéronef, aperçu à Fréjus et pris en chasse, disparut à 17 heures vers la haute mer où on croit qu’il s’est perdu.

 

Livre Montbéliard p. 232